IIIe république : Qui était Édouard Herriot ?
Édouard Herriot, un nom que l'on rencontre partout, sur les plaques de rues, sur les frontons de certaines écoles ou autres immeubles et monuments publics, hôpitaux ou cliniques, dans des romans, films ou séries, et autres ...
Pour ceux qui ne le connaissent pas, essayons de cerner un peu ce personnage, désormais " historique " qu'il faut quand même connaître pour une simple raison de culture générale ...
Commençons par situer les choses dans le temps ...
La troisième République.
Il s'agit du régime républicain en vigueur en France de septembre 1870 à juillet 1940, soit pendant presque 70 ans, le premier à s'imposer en France dans la durée depuis 1789 ...
Après la défaite de 1870, l'installation de la Troisième République n'est pas acquise d'emblée. Créée sous le règne d'une majorité parlementaire conservatrice, plutôt monarchiste et bonapartiste, elle va perdurer pendant près de soixante dix ans, sans véritable Constitution.
Proclamée le 4 septembre 1870, deux jours après la défaite militaire de l'Empire à Sedan, la République s'installe dans des conditions difficiles. Encore en guerre contre l'Allemagne, au printemps 1871, elle réprime l'insurrection de la Commune de Paris. Son avenir est alors incertain, car la majorité monarchiste de l'Assemblée nationale prépare une nouvelle Restauration.
A partir de 1879, elle s'affirme et ses institutions sont appelées à être durables. La Troisième République se consacre à la transformation en profondeur du pays. S'inspirant des idéaux de 1789, elle établit la liberté d'opinion et d'expression des citoyens ; ceux-ci participent massivement aux élections qui rythment désormais la vie politique, grâce au suffrage universel. Les conditions d'une véritable égalité entre tous les Français sont réunies dès leur plus jeune âge : l'école sera, en effet, le plus solide des piliers de la République, qui émancipe l'individu tout en cimentant la nation autour des valeurs héritées de la Révolution Française : liberté, égalité et fraternité !
Après la défaite de 1870, l'installation de la Troisième République n'est pas acquise d'emblée. Créée sous le règne d'une majorité parlementaire conservatrice, plutôt monarchiste et bonapartiste, elle va perdurer pendant près de soixante dix ans, sans véritable Constitution.
Proclamée le 4 septembre 1870, deux jours après la défaite militaire de l'Empire à Sedan, la République s'installe dans des conditions difficiles. Encore en guerre contre l'Allemagne, au printemps 1871, elle réprime l'insurrection de la Commune de Paris. Son avenir est alors incertain, car la majorité monarchiste de l'Assemblée nationale prépare une nouvelle Restauration.
A partir de 1879, elle s'affirme et ses institutions sont appelées à être durables. La Troisième République se consacre à la transformation en profondeur du pays. S'inspirant des idéaux de 1789, elle établit la liberté d'opinion et d'expression des citoyens ; ceux-ci participent massivement aux élections qui rythment désormais la vie politique, grâce au suffrage universel. Les conditions d'une véritable égalité entre tous les Français sont réunies dès leur plus jeune âge : l'école sera, en effet, le plus solide des piliers de la République, qui émancipe l'individu tout en cimentant la nation autour des valeurs héritées de la Révolution Française : liberté, égalité et fraternité !
Léon Gambetta : proclamant la République ( 1970 )
Les grands personnages de la 3ème République.
Une époque très riche de noms qui ont marqué leur temps et qui sont restés dans l'histoire ...quelques exemples :
* Les présidents de la République.
De 1871 à 1940, les présidents de la IIIe République, élus au suffrage restreint, ont été Adolphe Thiers (1797-1877), auquel a succédé de 1873 à 1879 le maréchal Patrice de Mac-Mahon, duc de Magenta (1808-1893). Vinrent ensuite Jules Grévy (1807-1891) en 1879, Sadi Carnot (1837-1894) en 1887, Jean Casimir-Perier (1847-1907) en 1894, Félix Faure (1841-1899) l’année suivante et Emile Loubet (1838-1929) en 1899.
Après 1900 ont été élus Armand Fallières (1841-1931) en 1906, Raymond Poincaré (1860-1934) en 1913, Paul Deschanel (1855-1922) de février à septembre 1920, Alexandre Millerand (1859-1943) la même année et pour plus de trois ans, Gaston Doumergue (1863-1937) en 1924, Paul Doumer (1857-1932) en 1931 et enfin Albert Lebrun (1871-1950).
* une figure emblématique : Léon Gambetta
Père fondateur de la IIIe République, il débute en politique comme député de Belleville en 1869 sur un programme radical. En 1870 il fait partie du gouvernement de Défense nationale formé après la déchéance de l’Empire et la proclamation de la IIIe République. Après l’armistice négocié par Thiers, Gambetta est élu député républicain dans une assemblée majoritairement monarchiste. Il s’efforce alors de promouvoir la république auprès des populations rurales tout en menant une lutte active contre les partisans de la Restauration. Instigateur de la conquête de la Tunisie sous la présidence de Jules Grévy, il devient président du Conseil en 1881, mais décède accidentellement quelques mois plus tard.
* Les grands artistes de l'époque ( liste non exhaustive )
Jules Desbois, Dalou, Falguière, Camille Claudel, Jean Baffier, Théodore Rivière, Constantin Meunier, et bien entendu Rodin ...
Qui est Édouard Herriot finalement dans tout cela ?
Il fut à la fois homme politique, Ministre, Président du conseil, Essayiste, Historien et bien d'autres choses encore, un personnage incontournable finalement ... :)" Édouard Herriot, né le 5 juillet 1872 à Troyes (Aube) et mort le 26 mars 1957 à Saint-Genis-Laval (Rhône), est un académicien et homme d'État français. "
C'est, pour tout le monde, une figure centrale de la IIIe République.
Ministre au sein de nombreux gouvernements, il préside la Chambre des députés sous la IIIe République, puis l'Assemblée nationale sous la IVe République. Président du Conseil des ministres à trois reprises, il est l'un des chefs du Cartel des gauches, coalition gouvernementale et parlementaire des années 1920. Il est aussi le maire de Lyon de 1905 à 1940, puis de 1945 à sa mort.
En 1946, il est élu à l'Académie française.
Édouard Herriot : en académicien, croquis au fusain de Vic Qiénem
* biographie d'Edouard Herriot
" Né à Troyes, le 5 juillet 1872.
Fils d’un officier d’infanterie, Édouard Herriot obtint une bourse pour préparer l’École normale supérieure. Il y fut reçu en 1891, et obtint en 1893 son agrégation de lettres, qui lui ouvrit les portes d’une brillante carrière d’universitaire. Il fut d’abord professeur à Nantes, puis à Lyon, en classe de rhétorique. Après un premier ouvrage consacré à Philon le Juif et l’école d’Alexandrie, couronné par le prix Victor Cousin de l’Académie des Sciences morales et politiques, il soutint sa thèse de doctorat sur Madame de Récamier. À Lyon, il s’engagea dans l’Affaire Dreyfus aux côtés d’Émile Zola, Anatole France et Charles Péguy, et fonda la section lyonnaise de la ligue des Droits de l’Homme. Il entra véritablement en politique dans le sillage du maire de la capitale des Gaules, Augagneur, qui, en 1904, le prit sur sa liste aux élections municipales. Herriot allait lui succéder à la mairie en 1905.
Figure montante du parti radical, il fut élu en 1912, à quarante ans — l’âge minimum requis —, sénateur du Rhône. Pendant la Première Guerre mondiale, il fut appelé comme ministre des Travaux publics, du transport et du ravitaillement dans le cinquième ministère Briand. À l’issue du conflit, le parti radical-socialiste, moribond, le porta à sa tête ; il le reconstruisit. En 1923, ce parti, sous son impulsion, s’associa avec la SFIO pour fonder le Cartel des gauches. Après la victoire du Cartel, aux élections législatives de 1924, Édouard Herriot devint chef du gouvernement, mais tomba bientôt, renversé sous l’influence des milieux de la banque et de l’industrie hostiles à sa politique financière.
Jusqu’aux années 1930, Édouard Herriot devait poursuivre sa carrière de parlementaire. Il revint également au gouvernement comme ministre de l’Instruction publique dans le cabinet de l’Union nationale fondé par Raymond Poincaré en 1926. À ce poste, dans un climat politique apaisé, il mit en œuvre la réforme de l’école unique.
Il retrouva le chemin du pouvoir en 1932, à la tête d’un gouvernement de concentration qui ne devait durer que quelques mois. Après le 6 février 1934, il fut encore ministre d’état dans le gouvernement Doumergue, puis membre de plusieurs gouvernements de droite, cependant que son parti évoluait vers la gauche et le Front Populaire. En 1935, réservé quant à cette alliance, Herriot démissionnait de la présidence de son parti, où il fut remplacé par Daladier.
Antimunichois de la première heure, partisan de la fermeté face à Hitler et soutien de Paul Reynaud, il s’abstint en 1940, alors qu’il était président de la Chambre, après avoir soutenu Paul Reynaud, de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.
À l’été 1942, lorsque le gouvernement décida de dissoudre le bureau des Chambres, il fut mis en résidence surveillée, arrêté, puis déporté en Allemagne en 1944.
À son retour en France à la Libération, il devait retrouver la direction du parti radical, la mairie de Lyon, et également la présidence de l’Assemblée nationale.
La politique, dans laquelle il joua si longtemps un rôle de premier plan, n’avait pas fait oublier à Herriot sa première vocation. On lui doit plus d’une trentaine de volumes au nombre desquels Précis de l’histoire des lettres françaises, Impressions d’Amérique, Lyon pendant la guerre, Dans la forêt normande, La Vie de Beethoven, La Porte océane, Lyon n’est plus, Aux sources de la liberté.
Il était docteur honoris causa de l’université de Glasgow.
Édouard Herriot fut élu à l’Académie française le 5 décembre 1946, par 24 voix au fauteuil d’Octave Aubry, mort prématurément avant d’être reçu. C’est Jérôme Tharaud qui le reçut, le 26 juin 1947. L’élection d’Édouard Herriot devait être la dernière, avant l’année 1950, d’une académie largement renouvelée, puisque elle comptait trente-huit membres (les fauteuils de Maurras et du maréchal Pétain étant réservés).
Dans son Bloc-notes, François Mauriac a tracé de ce politicien lettré le portrait suivant : « En vérité, Édouard Herriot était un gros homme charmant. Son charme naissait de ce contraste entre la culture, tous les dons d’une intelligence royale et la ruse, disons la finesse, politicienne ».
Mort le 26 mars 1957."
* Œuvres d'Edouard Herriot
" 1897 Philon le Juif, essai sur l’école d’Alexandrie
1904 Madame Récamier et ses amis
1904 Un ouvrage inédit de Mme de Staël : les fragments d’écrits politiques (1799)
1905 Précis de l’histoire des lettres françaises. Lettres choisies du XVIIIe siècle (avec M. Roustan)
1906 Philon le Juif
1906 Madame Récamier et ses amis
1911 Vieille et jeune Turquie
1917 Agir
1919 Créer - 2 vol.
1923 Impressions d’Amérique
1925 Dans la forêt normande
1925 La Russie nouvelle
1925 Lyon pendant la guerre
1927 À la cathédrale de Reims
1928 Paroles d’aujourd’hui
1928 Pourquoi je suis radical-socialiste ?
1928 Sur l’humanisme scientifique
1928 Bossuet à Meaux. Esquisses
1929 La vie de Beethoven
1930 Europe
1930 Sous l’olivier
1931 La vie utile est celle où l’action et la pensée se contrôlent l’une par l’autre (propos recueillis par A. Sollet)
1932 La porte Océane. Sur les terres des abbayes. Les foyers spirituels de Rouen
1932 Normale
1933 La France dans le monde
1934 Orient
1936 Lyon
1937 Lyon n’est plus - 4 vol.
1938 Sanctuaires
1939 Aux sources de la liberté
1942 Messages aux pays libres
1946 Droit et liberté
1948 Jadis, avant la Première Guerre mondiale
1949 Rodin
1950 Épisodes 1940-1944. Études françaises
1962 Notes et maximes (posthume, publié par J. Bérard) "
Nous voilà donc un peu plus familiarisé avec ce fameux nom que l'on peut rencontrer d'un peu partout dans les diverses communes de France, de Navarre et d'ailleurs ... :)
La Fiche d'un Immortel !
Académicien, comme tous les autres, Edouard Herriot a sa " fiche " officielle sur le site de l'Académie Française, une fiche dont voici l'intégralité du texte, texte qui résume, à lui seul, fort bien cette personnalité qu'il nous faut connaître.* biographie d'Edouard Herriot
" Né à Troyes, le 5 juillet 1872.
Fils d’un officier d’infanterie, Édouard Herriot obtint une bourse pour préparer l’École normale supérieure. Il y fut reçu en 1891, et obtint en 1893 son agrégation de lettres, qui lui ouvrit les portes d’une brillante carrière d’universitaire. Il fut d’abord professeur à Nantes, puis à Lyon, en classe de rhétorique. Après un premier ouvrage consacré à Philon le Juif et l’école d’Alexandrie, couronné par le prix Victor Cousin de l’Académie des Sciences morales et politiques, il soutint sa thèse de doctorat sur Madame de Récamier. À Lyon, il s’engagea dans l’Affaire Dreyfus aux côtés d’Émile Zola, Anatole France et Charles Péguy, et fonda la section lyonnaise de la ligue des Droits de l’Homme. Il entra véritablement en politique dans le sillage du maire de la capitale des Gaules, Augagneur, qui, en 1904, le prit sur sa liste aux élections municipales. Herriot allait lui succéder à la mairie en 1905.
Figure montante du parti radical, il fut élu en 1912, à quarante ans — l’âge minimum requis —, sénateur du Rhône. Pendant la Première Guerre mondiale, il fut appelé comme ministre des Travaux publics, du transport et du ravitaillement dans le cinquième ministère Briand. À l’issue du conflit, le parti radical-socialiste, moribond, le porta à sa tête ; il le reconstruisit. En 1923, ce parti, sous son impulsion, s’associa avec la SFIO pour fonder le Cartel des gauches. Après la victoire du Cartel, aux élections législatives de 1924, Édouard Herriot devint chef du gouvernement, mais tomba bientôt, renversé sous l’influence des milieux de la banque et de l’industrie hostiles à sa politique financière.
Jusqu’aux années 1930, Édouard Herriot devait poursuivre sa carrière de parlementaire. Il revint également au gouvernement comme ministre de l’Instruction publique dans le cabinet de l’Union nationale fondé par Raymond Poincaré en 1926. À ce poste, dans un climat politique apaisé, il mit en œuvre la réforme de l’école unique.
Il retrouva le chemin du pouvoir en 1932, à la tête d’un gouvernement de concentration qui ne devait durer que quelques mois. Après le 6 février 1934, il fut encore ministre d’état dans le gouvernement Doumergue, puis membre de plusieurs gouvernements de droite, cependant que son parti évoluait vers la gauche et le Front Populaire. En 1935, réservé quant à cette alliance, Herriot démissionnait de la présidence de son parti, où il fut remplacé par Daladier.
Antimunichois de la première heure, partisan de la fermeté face à Hitler et soutien de Paul Reynaud, il s’abstint en 1940, alors qu’il était président de la Chambre, après avoir soutenu Paul Reynaud, de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.
À l’été 1942, lorsque le gouvernement décida de dissoudre le bureau des Chambres, il fut mis en résidence surveillée, arrêté, puis déporté en Allemagne en 1944.
À son retour en France à la Libération, il devait retrouver la direction du parti radical, la mairie de Lyon, et également la présidence de l’Assemblée nationale.
La politique, dans laquelle il joua si longtemps un rôle de premier plan, n’avait pas fait oublier à Herriot sa première vocation. On lui doit plus d’une trentaine de volumes au nombre desquels Précis de l’histoire des lettres françaises, Impressions d’Amérique, Lyon pendant la guerre, Dans la forêt normande, La Vie de Beethoven, La Porte océane, Lyon n’est plus, Aux sources de la liberté.
Il était docteur honoris causa de l’université de Glasgow.
Édouard Herriot fut élu à l’Académie française le 5 décembre 1946, par 24 voix au fauteuil d’Octave Aubry, mort prématurément avant d’être reçu. C’est Jérôme Tharaud qui le reçut, le 26 juin 1947. L’élection d’Édouard Herriot devait être la dernière, avant l’année 1950, d’une académie largement renouvelée, puisque elle comptait trente-huit membres (les fauteuils de Maurras et du maréchal Pétain étant réservés).
Dans son Bloc-notes, François Mauriac a tracé de ce politicien lettré le portrait suivant : « En vérité, Édouard Herriot était un gros homme charmant. Son charme naissait de ce contraste entre la culture, tous les dons d’une intelligence royale et la ruse, disons la finesse, politicienne ».
Mort le 26 mars 1957."
* Œuvres d'Edouard Herriot
" 1897 Philon le Juif, essai sur l’école d’Alexandrie
1904 Madame Récamier et ses amis
1904 Un ouvrage inédit de Mme de Staël : les fragments d’écrits politiques (1799)
1905 Précis de l’histoire des lettres françaises. Lettres choisies du XVIIIe siècle (avec M. Roustan)
1906 Philon le Juif
1906 Madame Récamier et ses amis
1911 Vieille et jeune Turquie
1917 Agir
1919 Créer - 2 vol.
1923 Impressions d’Amérique
1925 Dans la forêt normande
1925 La Russie nouvelle
1925 Lyon pendant la guerre
1927 À la cathédrale de Reims
1928 Paroles d’aujourd’hui
1928 Pourquoi je suis radical-socialiste ?
1928 Sur l’humanisme scientifique
1928 Bossuet à Meaux. Esquisses
1929 La vie de Beethoven
1930 Europe
1930 Sous l’olivier
1931 La vie utile est celle où l’action et la pensée se contrôlent l’une par l’autre (propos recueillis par A. Sollet)
1932 La porte Océane. Sur les terres des abbayes. Les foyers spirituels de Rouen
1932 Normale
1933 La France dans le monde
1934 Orient
1936 Lyon
1937 Lyon n’est plus - 4 vol.
1938 Sanctuaires
1939 Aux sources de la liberté
1942 Messages aux pays libres
1946 Droit et liberté
1948 Jadis, avant la Première Guerre mondiale
1949 Rodin
1950 Épisodes 1940-1944. Études françaises
1962 Notes et maximes (posthume, publié par J. Bérard) "
Nous voilà donc un peu plus familiarisé avec ce fameux nom que l'on peut rencontrer d'un peu partout dans les diverses communes de France, de Navarre et d'ailleurs ... :)